Le 18 juillet 1904, Joseph Baudet , François Rassiat et Léopold Larrivaz, ouvriers horlogers, sont assassinés par leurs patrons. C’est la fin dramatique d’une grève longue de deux mois et demi. Les raisons du conflit sont connues. Lors des élections municipales du début mai, deux listes s’affrontent, une conservatrice conduite par le maire sortant, dite « liste des patrons » dans laquelle figure Michel Crettiez et l’autre dite « des ouvriers », associe des syndicalistes, des militants socialistes, parmi lesquels des ouvriers travaillant chez Crettiez. C’est un affront insupportable pour Claude Crettiez de voir ses ouvriers affronter sur un plan politique son propre fils. Dès le lendemain, du 2e tour, alors que la liste patronale l’a emporté largement, Le père Crettiez, licencie 7 ouvriers au motif que le travail manque. C’est faux, car il donne du travail à des sous-traitants d’Arâches, sa commune natale. A la première revendication, exigeant la réintégration de leurs camarades licenciés, s’en ajoutent d’autres portant sur les conditions de travail et de salaire, celle en particulier d’être payés en argent comptant. C’est autour de cet ensemble s’opposant à la toute puissance du patron, que la solidarité ouvrière s’élargit rapidement aux horlogers des communes voisines de Scionzier et Marnaz.
L'IHS74 publiera dans le courant de l'année 2022 un livre concernant le crime de CLUSES depuis les raisons du conflit jusqu'au procès .